La seule réforme nécessaire A.W Tozer

Publié le par pg83

La seule réforme nécessaire

par colibri le 13 novembre 2010 · 3 commentaires

dans la rubrique Christianisme,Edification,Etat du monde chrétien,Exhortations et sermons,Perfectionnement des saints

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A.W Tozer

On peut apprendre beaucoup sur les gens en regardant simplement les personnes et les choses qu’ils imitent. Les faibles, par exemple, imitent toujours les forts; jamais l’inverse. Les pauvres imitent les riches. Les timides et les peureux imitent toujours ceux qui ont de l’assurance. Ce qui est vrai est imité par la contrefaçon, et les gens ont tendance tous à imiter ce qu’ils admirent.

Selon cette définition, la puissance aujourd’hui réside avec le monde, pas avec l’église, car c’est le monde qui prend l’initiative et l’église qui imite ce que le monde a initié. Selon cette définition l’église admire le monde. L’église est incertaine et regarde au monde pour être rassurée. Une église faible singe un monde fort sous les regards moqueurs de pécheurs intelligents, et pour sa plus grande honte éternelle.

Si quelqu’un était enclin à douter de ce que je dis, qu’il regarde simplement autour de lui. Regardez n’importe quelle publication évangélique, feuilletez nos librairies, assistez à nos réunions de jeunesse, passez voir une de nos conférences d’été ou jetez un coup d’oeil sur les publicités chrétiennes dans l’un de nos grands quotidiens de grande ville. La page qui ressemble le plus à la page « théâtre », c’est celle des annonces religieuses, qui paraissent normalement le samedi. Et la similitude n’est pas accidentelle; elle est organique.

Cette imitation servile du monde est pratiquée majoritairement par les églises qui prétendent posséder le plus haut degré de spiritualité et qui déclarent audacieusement leur fidélité à la lettre de la Parole. D’ailleurs, ce ne sont pas tellement les anciennes églises ritualistes ni celles qui sont ouvertement modernistes, mais plutôt les églises évangéliques qui se sont le plus souillées par l’adoration flagrante du monde.

Les arguments en faveur de cette énorme dérive sont si légers qu’on ne s’attardera pas ici à les réfuter. Ils ne constituent qu’un effort boiteux pour excuser une procédure qui est issue de faiblesse et d’incertitude, et non d’une vision ou d’une illumination spirituelle.

Il fut un temps où le prophète, l’apôtre, le réformateur, voyaient une vision ou entendaient une voix, ou plus tardivement, rencontraient Dieu par les Saintes Ecritures, et qu’ils se saisissaient de cette révélation pour la déclarer avec conviction comme étant la Parole de l’Eternel. Aujourd’hui nous regardons au monde pour trouver notre prochain « fardeau de la Parole de l’Eternel » (Zacharie 12:1), et l’ayant trouvé nous nous précipitons le message attendu, comme si nous avions été avec Moïse sur le mont Sinaï. Il y a besoin d’une guerre, d’une élection, d’un événement sportif, ou d’une manifestation criminelle pour que nos prophètes modernes puissent trouver des thèmes à développer. Ce n’est pas la Parole de Dieu, mais les magazines et le commentateur radio qui régissent et orchestrent nos prédications. C’est toujours le monde qui fait le premier pas, et l’église suit gentiment derrière, essayant pitoyablement de ressembler à son modèle, tout en conservant un faible témoignage religieux par le biais d’une publicité par-ci par-là rappelant que tous devraient accepter Jésus et être sauvés.

Le fondamentalisme sécularisé est une chose affreuse, une chose vraiment affreuse, bien pire à mon avis que le simple modernisme ou même l’athéisme complet. C’est un coeur divisé qui essaie de cohabiter avec des doctrines correctes. On peut voir qui en est le véritable maître en observant qui est celui que les gens imitent. Le test est, A qui ces chrétiens veulent-ils ressembler? Qui est-ce qui les enthousiasme et qui fait briller leurs yeux? Qui est-ce qu’ils se déplacent pour voir? A qui sont les techniques qu’ils empruntent? Ce ne sont jamais ceux de l’humble saint, de l’âme modeste, ni du fidèle serviteur de Jésus. Ce sont toujours ceux des grands, des célèbres, des stars, des VIP — pourvu, bien sûr, que ceux-ci aient donné, à un moment ou un autre de leur carrière charnelle et vaine, un « témoignage » en faveur de Christ.

Ce qui est triste, c’est de voir l’effet que tout cela a sur la nouvelle génération de chrétiens. Des multitudes de jeunes grandissent sans connaître autre chose que ce type de christianisme dégénéré qui est communément accepté aujourd’hui comme la religion de Christ. Ce sont d’innocentes victimes d’une condition qu’ils n’ont pas contribué à créer. Ce ne sont pas eux, mais leurs dirigeants qui devront prendre la responsabilité de tout cela.

Quel est le remède? Il est très simple. Un retour radical au christianisme du Nouveau Testament tant dans la lettre que dans la pratique. Répudier le monde de façon virulente, et prendre humblement la croix. Un tel retour à grande échelle signifiera une réforme d’une vaste importance. Certains qui sont élevés aujourd’hui devront être abaissés, et beaucoup d’humbles seront exaltés. Cela voudra dire une révolution morale. Combien sont prêts à payer le prix?

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