LES DEBUTS DU PENTECOTISME ET LE MOUVEMENT DE PENTECOTE EXISTE T'IL ?

Publié le par pg83

Les débuts du Pentecôtisme: « La vérité doit être dite », par Frank Bartleman

529 lectures, par nicolas le 10 juin 2010 · 5 commentaires

dans la rubrique Apostasie et erreurs doctrinales, Christianisme américain, Histoire de l'Eglise, Problématiques chrétiennes

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Frank Bartleman fut un témoin oculaire de l’effusion du Saint-Esprit en 1907 à la rue Azusa, de Los Angeles. On a pu l’appeler « le reporter du Reveil Azusa Street ». Ce qu’il raconte est très éloigné de ce qui est pratiqué actuellement dans les églises dites « de Pentecôte ». Se peut-il que ces mouvements soient devenus des « systèmes » et des organisations humaines et pas des instruments dans les mains de Dieu et du Saint-Esprit? Voici quelques extraits du livre « Une autre vague déferle » (paru a l’origine sous le titre « Que s ‘est-il vraiment passé à Azusa Street ? ») qui font des débuts de la Pentecôte un récit quelque peu différent de la version « officielle ».

LA VERITE DOIT ETRE DITE

La vérité doit être dite, Azusa commença à s’éloigner du Seigneur très tôt dans son histoire. Dieu m’a un jour montré qu’ ils allaient commencer à s’organiser, quoique personne ne m’en ait jamais parlé. C’est l’Esprit qui me l’avait révèle. Il m’a poussé à les avertir de ne pas agir dans un esprit de parti . Ils devaient demeurer comme ils avaient été appelés : être libres comme son Esprit était libre, sans devenir à nouveau liés par un joug de chaînes ecclésiastiques. L’église avait déjà arrêté de progresser pour la même raison. Dieu désirait une équipe du réveil, un canal au travers duquel il pourrait évangéliser le monde et bénir tous les gens ainsi que les croyants. Il ne pouvait pas atteindre ce but avec un groupe sectaire. Cet esprit à causé tôt ou tard le malheur et la mort de chaque groupe touché par le réveil. L’histoire se répète toujours dans ce domaine.

LA PLACE DU « PETIT DIEU »

Un après-midi, je débutais la rencontre à Los Angeles pendant qu’ils attendaient l’arrivée de Smale. Je les exhortai à ne pas s’attendre aux hommes, mais à s’attendre a Dieu. Ils s’attendaient aux hommes; le même esprit d’idolâtrie qui fut une malédiction sur l’Eglise pendant tous les siècles et qui empêchait Dieu d’agir. Comme les enfants d’Israël, les gens désirent avoir un roi. Dans les églises d’état en Europe, le pasteur prend souvent la place du prédicateur . Ce soir la, alors qu’ils attendaient que le concierge arrive avec les clés, je débutai la réunion sur les marches de l’église. Nous avons eu un temps de prière au bénéfice du voisinage. La rencontre du soir se déroula dans un souffle constant de victoire.

ISRAEL, LE MODELE TYPE

Combien nous nous sommes égares du modèle premier et même du modèle-type de l’église : Israël. Nous en sommes si différents qu’il est difficile maintenant de reconnaître le modèle authentique. Même l’Eglise romaine, dans tout son formalisme, nous surpasse en cela. Notre difficulté, notre honte et nos problèmes de division nous semblent sans espoir. Je suis allé prêcher à Lamanda Park et je passai la nuit dans le presbytère, priant et dormant alternativement. Je voulais avoir une plus grande révélation de Jésus dans mon âme. De la même manière que la pleine lune remplit de plus en plus notre vision alors qu’on la contemple sans relâche, Jésus devient plus réel à nos âmes lorsque nous continuons de le contempler. Nous avons besoin d’une communion plus proche, plus personnelle, d’une relation vitale, habituelle, avec Dieu. (Seuls ceux qui vivent une amitié réelle avec Dieu peuvent être utilises par Dieu pour lancer un appel a son peuple). Je suis allée à l’église de Smale plusieurs fois, pour les retrouver à nouveau apathiques, attendant l’arrivée du prédicateur. Plusieurs ne semblaient avoir aucune idée du pourquoi ils étaient venus à la réunion. Je commençai alors à prier à voix forte et la réunion débuta avec puissance. Nous étions remplis de l’Esprit lorsque le frère Smale arriva. Dieu désirait que les gens regardent à Lui et non pas aux hommes. Ceux qui n’ont pas comme priorité la gloire de Dieu, manifesteront du ressentiment à cet égard. Mais c’est le plan de Dieu. J’ai découvert que la majorité des chrétiens ne veulent pas porter un fardeau de prière. C’est si difficile pour la chair.

LE SAINT-ESPRIT DIRIGE : L’EGLISE S’AUTO-DIRIGE

Déjà nous constatons que les réunions commencent à s’auto – diriger. Des âmes sont sauvées partout dans la salle alors que la réunion se déroule sans aucune direction humaine. La marée monte rapidement et nous nous attendons à des choses merveilleuses. Le ‘travail’ de l’âme devient un phénomène de plus en plus important et nous nous retrouvons emportés au-delà de toutes barrières sectaires. La crainte de Dieu est sur les gens comme un feu brûlant.

CONFESSER LES PECHES DU PEUPLE A SA PLACE

Le Seigneur m’inspira un autre traité que j’intitulai . « Confesser les péchés du peuple à sa place » Je l’ai apporte à l’imprimerie par la foi et Dieu envoya les finances à temps. C’était une forte exhortation à la prière. Tout comme les anciens prophètes, nous devons prier pour ceux qui ne prieront pas pour eux-mêmes. Nous devons confesser les péchés du peuple à sa place. A peu près à cette époque, alors que le frère Boehmer et moi-même étions en prière, le Saint-Esprit était répandu de façon merveilleuse sur plusieurs des réunions pour lesquelles nous avions prié. Nous ressentions que nous avions touché Dieu en leur faveur. Les témoignages appuyaient nos convictions. La prière change les choses. Il y a une merveilleuse puissance lorsque nous prions de la bonne manière. Regardez Elie sur le Mont Carmel : un homme de la même nature que nous . (Jacques 5:16). II peut aussi être nécessaire de faire des confessions dans ce sens. Un autre écrivait : Plusieurs personnes s’écroulaient comme agonisantes à cause de l’intensité de conviction de péché qui était tombée, remplissant le lieu en lamentations et en bruits de pleurs. Certains exprimaient les souffrances des contractions d’une femme qui accouche. Des hommes robustes pleuraient comme des enfants et s ‘effondraient en se tordant, les joues remplies de larmes. Mais à travers une prière à Dieu certains criaient amèrement et brisaient l’action qui se faisait à travers Evan. « Ne chantez pas!’ s’exclamait-il, C’est trop terrible pour que nous chantions! ». (Il est arrivé parfois que la conviction quitte les gens s’il y avait trop de chants.) Ils firent diversion au moyen des sélections de cantiques et du choix des chants. C’était comme tuer l’Esprit et cela fut très douloureux pour certains d’entre-nous; mais la marée était trop forte contre nous. Les livres de chants d’aujourd’hui sont surtout commerciaux et cela ne serait pas une grosse perte si nous étions prives de la plupart d’entre eux. Même les anciens chants sont souvent violés par les changements qu’on y apporte et de nouveaux styles musicaux doivent sortir a chaque saison pour qu’il y ait un nouveau profit. Il n’y a pas vraiment en eux un esprit d’adoration. Ils font bouger les orteils des gens, mais non leur cœur. L’esprit de chant donné par Dieu au début était semblable a une harpe éolienne, douce et spontanée. C’était en fait le souffle même de Dieu, jouant sur les cordes des cœurs humains ou sur les cordes vocales. Les notes étaient merveilleuses par leur douceur, leur volume et leur durée. La plupart du temps elles étaient humainement impossible. C’était vraiment divin. Le frère Seymour était reconnu comme le responsable officiel. Mais il n’y avait pas de pape ou de hiérarchie . Nous étions tous frères. Nous n’avions pas de programmes humains, le Seigneur lui-même dirigeait. Nous n’avions pas de classe de prêtrise, ni de prêtres de métier. Ces choses sont arrivées plus tard avec l’apostasie du mouvement. Au début, nous n’avions même pas d’estrade, ni de pupitre. Tous étaient au même niveau. Les ministres étaient serviteurs dans le plein sens du mot. Nous ne voulions pas honorer les gens à cause de leurs avantages, leur éducation ou leurs richesses, mais plutôt à cause de ce que Dieu leur avait donné. Il a placé les membres dans le corps. Mais maintenant, des choses horribles se commettent au milieu d’eux, les prophéties sont fausses, les pasteurs écrasent l’assemblée et les chrétiens aiment être dominés. Jérémie 5/30-31.

SPONTANEITE DES REUNIONS

Le foin était engrangé pour les agneaux, non pour les girafes. Tous y avaient accès. Nous étions ainsi délivrés de cette manière des abus et de la hiérarchie ecclésiastique. Nous ne voulions que Dieu seulement. Lorsque nous arrivions à la réunion, nous évitions le plus possible les contacts humains et les salutations. Nous désirions rencontrer Dieu en premier. Nous courbions nos têtes sous l’un des bancs dans un coin et rencontrions les gens seulement dans l’Esprit. Nous ne connaissions plus personne selon la chair. Les réunions commençaient d’elles-mêmes spontanément par des témoignages, des actions de grâces, de l’adoration. Les témoignages n’étaient pas interrompus par des requêtes . Nous n’avions aucun programme qu’il ne faille bousculer par manque de temps. Notre temps appartenait au Seigneur. C’était des témoignages réels et provenant d’une expérience fraîche du cœur. D’une autre part les témoignages les plus courts étaient les plus forts. Une douzaine de gens pouvaient se lever en même temps, tremblant sous l’action de la puissance de Dieu. Il n’était pas nécessaire que les responsables donnent de directives et cependant il n’y avait pas d’anarchie. Nous étions en vase-clos en prière avec Dieu pendant les réunions, nos pensées étaient tournées vers lui. Tous obéissaient à Dieu avec douceur et humilité. Nous préférions honorer les autres que nous-mêmes. Le Seigneur était libre d’intervenir en tout temps. Nous priions sans cesse pour cela. Puis quelqu’un se levait finalement, oint pour apporter un message.

LES PREDICATEURS : S’ELEVER, NE PAS MOURIR A SOI-MEME ?

Certains hommes présomptueux venaient de temps à autre; spécialement des prédicateurs qui désiraient s’élever eux-mêmes. Mais leurs efforts ne duraient que peu de temps. Ils perdaient leur souffle, leurs pensées divaguaient et leur intelligence s’étiolait. Tout s’embrouillait devant eux et ils ne pouvaient plus continuer. Je n’en ai pas vu un seul s’en tirer en ces jours-la. Ils luttaient contre Dieu. Personne ne les empêchait, nous ne faisions que prier et le Saint-Esprit faisait le reste. Nous voulions que ce soit l’Esprit qui contrôle. Il les brisait en peu de temps. Et ils étaient emportés comme des cadavres, d’un point de vue spirituel. Nous avons vu des choses merveilleuses en ces jours-la. Même de très braves personnes en venaient à se prendre elles aussi en horreur devant la lumière plus puissante de Dieu. Les prédicateurs étaient ceux qui avaient le plus de difficulté à mourir à eux-mêmes. Il y avait tellement de choses en eux qui devaient mourir, tellement de gloires par les bonnes oeuvres.

PAS D’ESPRIT DE PARTI, PAS D’ORGANISATION HUMAINE

Le jour suivant, après leur avoir fait part de cet avertissement pendant la réunion, ils placèrent un écriteau à l’extérieur du bâtiment qui disait : Apostolic Faith Mission (Mission de la Foi Apostolique). Le Seigneur me dit : Ils l’ont fait sans unité. Il ne peut pas y avoir de division dans une vraie Pentecôte. Vouloir former un corps « séparé » n’est autre chose qu’annoncer notre faillite en tant que peuple de Dieu. Cela prouve au monde que nous sommes incapables de nous accorder ensemble, au lieu de les amener à croire en notre salut. (Jean 17:21)..L’Eglise est un organisme et non pas une organisation humaine. Ils tentèrent plus tard de joindre à cette organisation toute l’œuvre de la côte du Pacifique, mais ils échouèrent misérablement. L’œuvre s’était répandue jusqu’a Portland et Seattle. Le peuple de Dieu doit demeurer libre de toute hiérarchie. Il a été racheté au prix du sacrifice de Jésus et il ne s’appartient plus a lui-même.

PAS DE PROGRAMME

Nous avons toujours reconnu Azusa comme étant la maison mère et il n’y eut jamais de friction ou de jalousie entre nous. Nous nous rendions visite de part et d’autre. Le frère Seymour venait souvent se réunir avec nous. J’écrivis ce qui suit dans le : Il n’y avait aucun programme et nous n’avons pratiquement jamais eu la possibilité de faire les annonces nécessaires. Personne ne fit la tentative de vouloir prêcher..

UNE PENTECOTE SANS CHRIST

Nous ne pouvons tenir une doctrine ou chercher une expérience, si ce n’est en dehors de Christ. Plusieurs désirent chercher la puissance pour faire des miracles, veulent attirer l’attention ou l’adoration des gens sur eux-mêmes. C’est ainsi qu’ils dérobent à Christ Sa gloire, et mettent l’homme charnel en évidence. Ce dont les vrais disciples ont le plus besoin, c’est du Jésus doux et humble de cœur. » L’enthousiasme religieux monte facilement en graine, L’esprit humain veut prévaloir sur le spirituel, mais nous devons nous en tenir à notre texte: Christ. Toute oeuvre qui exalte le Saint-Esprit ou les charismes plus que Jésus aboutira finalement au fanatisme. Tout ce qui nous pousse à exalter et à aimer Jésus est bon et sain. Le contraire ruinera tout. Le Saint-Esprit est une grande lumière, mais qui est toujours dirigée sur Jésus, afin de Le révéler. Quand le Saint-Esprit contrôle la situation, Jésus est proclamé comme la tête, et le Saint-Esprit Son exécutif.

DIEU DOIT CONTROLER, PEU IMPORTE LE COUT

Nous étions dans l’obligation d’agir fermement avec les cas extrêmes. La plupart du temps, l’Esprit passait outre et enlevait hors du chemin les irrégularités sans autre publicité. Plusieurs ont déclaré que nous ne pourrions aujourd’hui tenir nos réunions publiques. Mais si cela est vrai, alors il nous faudrait aussi faire taire Dieu. Ce dont nous avons besoin c’est que Dieu contrôle la liberté d’intervention, et cela peu importe le coût. Les saints eux-mêmes sont beaucoup trop confus et rebelles. A travers la prière et l’humilité, Dieu prend le contrôle de la réunion. C’était là le secret au début. Nous étions ensemble dans la prière, l’amour et l’unité et aucune puissance n’aurait pu briser cela. Mais le « moi » doit être consumé                                                            

 

 

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Le "mouvement" de Pentecôte existe-t-il? Comment un système a étouffé l’Esprit à travers l’histoire du Pentecôtisme suédois

433 lectures, par nicolas le 10 juin 2010 · 17 commentaires

dans la rubrique Problématiques chrétiennes

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Le local de l’assemblée Filadelfia, à Stockholm

NDLR : Dans la quasi « dictature » qui étrangle bien des mouvements de Pentecôte, on trouve des gens qui se posent des questions. Voici un document qui peut libérer bien des assemblées et des vocations.

Le mouvement de Pentecôte existe-t-il?

Témoignages sur l’histoire du pentecôtisme suédois

Il y a quelques années, j’achetai un vieux livre intitulé DEN SVENSKA PINGSTVÄCKELSEN (Le Réveil de Pentecôte suédois), écrit par Curt Björkquist. Ce livre décrit bien les origines du mouvement de Pentecôte, quand il commença en Amérique, à Topeka, dans le Kansas en 1901, puis à Houston, Texas. Au printemps 1906, le grand réveil explosa à Los Angeles.

C’est aux environs de Noël 1906 et au début de 1907, que le réveil de Pentecôte arriva en Suède. Il vint aussi en Norvège à peu prés en même temps par la voix du pasteur TB Baratt. En Suède, le réveil commença simultanément à trois endroits différents: à Skövde, Arvika et Stockholm.

Dans son livre, Curt Björkquist cite des passages du manifeste de Lewi Pethrus: « Unité Chrétienne », qui explique entre autre, combien les organisations confessionnelles freinent le développement biblique naturel des assemblées locales. Elles leur enlèvent leur manoeuvre d’action, et par là les conditions de leur croissance.

Si les premières assemblées chrétiennes pouvaient se développer si rapidement, c’était parce qu’il n’existait pas d’organisation religieuse susceptible de les empêcher de faire ce que le Saint Esprit leur commandait. Mais à partir du moment où on commença à organiser les assemblées et qu’on construisit des églises, il en résulta stagnation et régression.

Chaque fois que Dieu a envoyé son Esprit pour renouveler et bénir son peuple, il a eu des confrontations avec les église. Les conflits doctrinaux ne se seraient jamais produits, sans la présence d’organisations religieuses. Avoir voulu organiser la chrétienté en dénominations, est la raison principale des divisions du peuple de Dieu.

Après avoir constaté que les dénominations sont une cause permanente de divisions, Lewi Pethrus émit son idée sur « l’assemblée libre ».

Quand j’étais membre d’une assemblée de Pentecôte en 1961-65, je ne savais rien du réveil de Pentecôte. La seule chose que j’entendais, c’était combien les réunions d’autrefois étaient merveilleuses et pleines de vie, quand beaucoup de gens furent sauvés et « baptisés dans l’Esprit ». Mais on on ne parlait jamais de l’origine du réveil de Pentecôte, où il débuta et comment les assemblées de Pentecôte se constituèrent. Chaque fois que je demandais quelque chose à ce sujet, c’était le silence, personne ne voulait en parler.

Les prédicateurs de Pentecôte s’appliquaient à souligner que le mouvement de Pentecôte n’était pas une organisation religieuse, mais ils n’expliquaient pas ce que c’était. Je demandai plusieurs fois qu’on me dise la différence entre une assemblée baptiste et une assemblée de Pentecôte, sans pouvoir obtenir de réponse.

Le livre de Curt Björkquist est imprimé aux éditions Härold en 1959, avec une préface de Lewi Pethrus. Il était donc presque nouveau quand j’étais dans mon assemblée de Pentecôte à cette époque et aurait aussi bien pu se trouver parmi les autres livres; ainsi j’aurais pu savoir quelque chose sur le réveil de Pentecôte.

Mais au lieu de poursuivre le réveil, les pentecôtistes le firent taire en évitant de parler de ce qu’ils savaient. Parfois, ils parlaient avec fierté du réveil de Pentecôte et du « baptême de l’Esprit » comme s’ils avaient le brevet du baptême de l’Esprit Saint. Le réveil de Pentecôte était un secret dont ils pouvaient être fiers. Ils se réjouissait d’un réveil de Dieu, qu’eux-mêmes avaient contribué à éteindre.

Au début des années 60, quelques uns quittèrent le mouvement de Pentecôte et commencèrent leurs propres réunions libres, c’était comme un petit début de réveil. Ces réunions dites de Maranata avaient existé deux ou trois années avant que je n’en connaisse l’existence. Les dirigeants du mouvement l’avaient su tout le temps, mais ils faisaient tout leur possible pour que cela ne se sache pas. Ils ne pouvaient tolérer aucune tendance de réveil.

Pour savoir quelque chose sur le le réveil de Pentecôte, il faut chercher au dehors du mouvement de Pentecôte. Les anciens pentecôtistes taisaient ce qu’ils savaient et les plus jeunes ne savent rien.

Lewi Pethrus était entre 1910 et 1958, le pasteur de l’église Filadelfia de Stockholm, la plus grande assemblée de Pentecôte de Suède (et peut-être d’Europe) avec environ 6000 membres. Même après sa mort en 1976, il reste connu comme le leader incontesté du réveil de Pentecôte. Lewi Pethrus introduisit la « vérité sur l’assemblée libre ». Quel fut le résultat de cette « vérité »? Un nouveau système d’églises. Ce fut le sabotage du réveil de Pentecôte. Il n’existe en effet aucun motif biblique pour fonder des assemblées de Pentecôte, elles ne sont que des constructions religieuses sauvages.

Lewi Pethrus n’était pas le grand leader du réveil de Pentecôte. La vérité est directement à l’opposé de ce que beaucoup peuvent croire. Son idée sur « l’assemblée libre » fut une erreur capitale qui détruisit le réveil en l’enfermant ainsi dans un nouveau système d’églises. Ce système d’églises appelé mouvement de Pentecôte ressemble encore plus à l’Église Catholique, que les autres organisations chrétiennes.

Le mouvement de Pentecôte reconduit ses membres vers le catholicisme et menace de réduire à néant l’oeuvre de nombreux réveils et des siècles de prédication.

Les assemblées de Pentecôte se constituèrent à l’occasion d’un réveil de Dieu. Cependant, leur existence n’est pas une conséquence directe du réveil, mais plutôt du fait qu’on ne se réveilla pas suffisamment. La formation d’assemblées fut l’erreur qui mit fin au réveil. Le réveil ne cessa pas brusquement, il se poursuivit un temps et beaucoup de gens venaient aux réunions.

Mais les vieux membres de l’assemblée de Stockholm pouvaient remarquer un net changement dans l’assemblée. Après un temps ils ne reconnaissaient plus leur assemblée. Des choses étrangères s’y étaient introduites.

Je cite maintenant du livre d’Adrian Holmberg (imprimé en 1980)

L’assemblée Filadelfia en Suède. 30 août 1910 – 30 août 1980

Lorsque la septième assemblée baptiste de Stockholm fut exclue de l’organisation baptiste, elle se retrouva seule et sans appuis. Dans cette situation, le dogme de « l’assemblée libre » trouva un terrain favorable. Comme modèle, on se référa à la première assemblée de Jérusalem. N’était-elle pas indépendante, libre de traditions d’hommes, de dogmes et de conflits internes? On fit donc table rase de tout ajout d’hommes, de règles et de statuts.

La question des statuts fut actuelle lorsque la question d’un local se fit sentir. Nous avions besoin de locaux plus vastes que ceux dont nous disposions. Si nous voulions construire notre propre église, nous devions aussi avoir des statuts, la législation suédoise l’exigeait. Nous ne pouvions pas être propriétaires sans avoir de statuts écrits.

Les premiers statuts de l’assemblée Filadelfia datent du 27 mars 1916. En 1936 s’ajoutèrent d’autres statuts, puis d’autres encore en 1946 et en 1962. Les statuts furent modifiés suivant les changements intervenant dans l’esprit et la constitution de l’assemblée. (Nous n’avions pas de statuts pendant les 5 premières années).

Nos premiers statuts étaient démocratiques, fondés sur la culture chrétienne occidentale. Il n’y avait ni seigneur ni valet. Personne n’avait une position supérieure à quiconque. Nous n’avions pas de frères aînés, les diacres se trouvaient dans la salle parmi les autres frères. Cet ordre des choses fut rompu avec les nouveaux statuts de 1936, qui remplacèrent les statuts de 1916.

Les statuts de 1936 marquent officiellement le changement d’orientation dans la vie et l’histoire de l’assemblée Filadelfia. Les nouveaux statuts sont un signe concret marquant le changement d’orientation de l’assemblée, d’un esprit démocratique chrétien occidental, vers une théocratie orientale aux apparences humaines. En effet, on avait déjà depuis 1928 enfreint sans vergogne les statuts de l’assemblée. Cette année-là, Lewi Pethrus nomma des frères aînés pour former la direction de l’assemblée. Curieusement, parmi ces frères aînés se trouvait le délégué juridique de l’assemblée, dont la fonction était de surveiller l’application des statuts de l’assemblée. Celui-ci commença donc son activité en violant les statuts, c’était presque de la corruption.

Les années 30 furent déterminantes pour l’assemblée Filadelfia. De profonds changements intervinrent au sein de l’assemblée:

La constitution de l’assemblée se trouve modifiée de façon radicale.

La courbe jusque là ascendante du nombre des membres se met à descendre.

Il se produit de graves disputes au sein de la direction de l’assemblée.

Il fut d’abord frappant de constater que le triomphe manifesté lors de l’inauguration de la nouvelle église perdit rapidement de son éclat. Le feu de l’enthousiasme faiblit et les braises se couvrirent de cendres. Il fut remplacé par des dissertations théologiques peu claires, mêlées de vocabulaire grec isolé de son contexte. Jusque là nous étions restés ignorants des textes originaux. Mais maintenant, toute une série de prédicateurs se produisait pour expliquer ce qui était marqué dans le texte original.

On doit vraiment considérer comme un mystère, qu’il eut fallu un quart de siècle pour que des frères sachent comment diriger une assemblée de Dieu.

Le développement de l’assemblée Filadelfia, depuis une idylle démocratique, à une clique d’individus immatures, voit son expression légale dans ses statuts.

Période I 30 août 1910 – 27 mars 1916 Pas de statuts

Période II 27 mars 1916 – 6 avril 1936 Démocratie véritable

Période III 6 avril 1936- 1 juillet 1946

 La démocratie amputée 

Période IV 1 juillet 1946 – 26 novembre 1962 La démocratie étranglée

Période V 26 novembre 1962 – Pure dictature

Pendant 5 ans et 6 mois nous avions vécu heureux, bien que n’ayant pas de statuts. Mais nous avions une église à construire, et alors il nous fallait des statuts, indispensables pour être propriétaires d’un immeuble.

Parmi l’afflux de nouveaux membres dans les années 20, vinrent des personnes de renom, avec des titres et des bonnes situations, des étudiants, prêtres, enseignants, universitaires et des prédicateurs. Un air d’érudition s’introduisit dans l’assemblée, les citations latines et françaises fleurirent depuis la tribune. Un parfum du beau monde était entré dans l’assemblée.

Puis vinrent des hommes d’affaires, on se mit à parler de provisions, de quotients et de cautions. Un nommé Franklin s’y connaissait en affaires. Nous autres, nous avions appris qu’il n’y avait qu’un moyen de gagner sa vie: à la sueur de son travail. « Faire des affaires » n’était pas pour nous autre chose que de s’approprier ce que d’autres avaient gagné par leur travail. Nous pensions ainsi il y a 50 ans et pensons de même aujourd’hui.

Ensuite vint quelqu’un appelé le délégué juridique de l’assemblée. Puisque la première assemblée, celle de Jérusalem, était notre modèle, nous nous mîmes à chercher dans les Actes des Apôtres quelque chose à ce sujet, sans succès. Rien non plus dans la première aux Corinthiens chapitre 12 sur les dons de l’Esprit, qui pouvait faire allusion à une fonction telle que celle de délégué juridique de l’assemblée.

Il devint de plus en plus difficile de suivre ce qui se passait: les constructions d’églises, le litige avec l’Alliance Missionaire, l’affaire Wigglesworth, les cas Tallbacka, Hedberg, Franklin et autres. Les vieux membres de 1912 avaient du mal à suivre, ils croyaient tout simplement qu’un chat est un chat.

Le nouvel ordre des choses était incompréhensible pour les hommes de 1912. Il était bien sûr arrivé par le passé, qu’on avait des divergences sur un sujet. Dans ce cas, nous laissions la chose en repos et nous nous arrêtions en prière. On attendait que tous les frères soient unis. Lorsqu’ils étaient d’accord, la question était portée devant l’assemblée, laquelle approuvait naturellement ce qu’un groupe uni de diacres pouvait proposer. Car, comme il est écrit à propos de la première assemblée, « la multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme ».

Dorénavant, un nouvel ordre était entré parmi les diacres, maintenant on prenait des décisions sans l’approbation de tous les frères. On soumettait la question au vote dans le meilleur des cas.

Les frères ne reconnaissaient plus leur assemblée, ils se sentaient comme des étrangers. Les temps nouveaux exigeaient des hommes nouveaux avec de l’instruction et de l’influence. Les frères de 1912 n’avaient désormais plus de rôle à jouer.

Les historiens du réveil de Pentecôte ont complètement négligé les premiers frères qui sont à l’origine de l’assemblée et ont occulté leur travail. Il en est cependant ainsi que, c’est justement du sein-même de ces frères que tout le reste a découlé. Tout ce qui se rapporte au Royaume de Dieu venant de l’assemblée Filadelfia de Stockholm, a pour origine ce noyau de frères. Rien par la suite n’y fut apporté.

Ce qui s’est ajouté par la suite: les opérations financières, les entreprises, les journaux, n’ont rien à voir avec l’Assemblée de Dieu. Ce ne sont que des feux follets sur les marchés du monde.

Je me souviens très bien de la réunion d’assemblée, où pour la première fois il fut question de faire bâtir une église. L’assemblée se composait alors de 6-700 membres. Tous étaient pauvres et n’avaient que pour subvenir à leurs besoins. Comment 700 pauvres pourraient-ils construire une église? La chose était du domaine de la fantaisie. Mais l’espoir se mit à vivre et nous fit vivre. « Notre église » fut un mirage qui se dessinait dans le lointain.

Beaucoup de ceux qui avec une joie d’enfant, parlaient de « notre église », ne purent jamais s’en réjouir. Lorsque l’église fut terminée en 1930, ils se sentirent comme des oisillons chassés du nid. L’église n’était pas la leur. D’autres se tenaient à l’autel et y officiaient.

Le pasteur

Le principe de base qui nous était souligné, c’est qu’une assemblée de Dieu n’est pas une association humaine. On ne peut pas appliquer à l’Assemblée de Dieu des règles concernant les démocraties de ce monde. Une assemblée de Dieu est dirigée par un responsable appelé pasteur, qui n’est responsable que devant Dieu. Le pasteur « appelle » à son aide des frères aînés, sans intervention de membres ordinaires.

Le pasteur d’une assemblée de Pentecôte a une position qui est unique. La grande question est:

De quelle manière une assemblée reçoit-elle son pasteur? Il est appelé à cette fonction par l’Esprit Saint, qui est aujourd’hui la voix de Dieu. Mais c’est aux travers d’hommes que la volonté de Dieu se manifeste. Qui ose s’avancer pour dire:

Dieu me parle pour désigner que X doit être notre pasteur.

Nombreux sont ceux qui s’avancent pour déclarer:

Ainsi dit le Seigneur.

Là est le point faible qui a causé tant d’ennuis. Nombreux sont les cas où une personne contredit ce qu’elle-même et d’autres ont pu dire auparavant, au nom de l’Esprit Saint.

Quand Willis Säwe quitta son poste de pasteur de Filadelfia, les frères aînés avaient désigné Samuel Edestav comme son successeur. Mais Lewi Pethrus se dépêcha de rentrer de son voyage aux États-Unis pour faire savoir que les frères étaient dans l’erreur: il avait lui-même décidé que c’était Karl-Erik Heineborg qui serait pasteur. Dieu et l’assemblée n’avaient plus qu’à se soumettre.

C’est une responsabilité particulière d’être pasteur de l’assemblée Filadelfia avec ses 5-6000 membres, d’obéir au commandement de Jésus: pais mes agneaux, soit berger de mes brebis!

Aucun être humain n’a ni le temps, ni la capacité de se soucier d’autant de membres et en même temps de s’occuper des affaires économiques des entreprises de l’assemblée. Le apôtres en étaient conscients et laissaient à d’autres le soin de s’occuper des soucis matériels.

L’assemblée de Pentecôte

Quand on parle d’une assemblée de Pentecôte, on s’imagine qu’il s’agit d’une assemblée dont les membres sont baptisés dans l’Esprit Saint et parlent en langues. Tous les membres ont un quelconque don de l’Esprit. Mais cela n’est pas du tout le cas. Pour être membre d’une assemblée de Pentecôte, il faut seulement remplir deux conditions:

D’abord être né de nouveau (ou si on veut, converti). On doit être sauvé et pouvoir dire quand cela s’est passé.

Il faut être ensuite baptisé dans l’eau par immersion . Le baptême d’enfants n’est pas reconnu. Le baptême ainsi que la conversion doivent être des expériences personnelles conscientes.

Il est important de noter qu’on n’exige pas qu’un membre d’une assemblée de Pentecôte soit « baptisé dans l’Esprit Saint » ou qu’il ait un don de l’Esprit. On exprime seulement le souhait que chaque membre cherche l’expérience du baptême de l’Esprit.

Dans la réalité, il n’est pas dans la nature des choses que les membres d’une assemblée de Pentecôte soient « baptisés dans l’Esprit Saint ». On peut même oser dire que la majorité des membres ne sont pas baptisés dans l’Esprit Saint. Alors, se pose avec force la question:

Qu’est-ce qu’une assemblée de Pentecôte?

En quoi se différencie une assemblée de Pentecôte d’une autre assemblée? Ce qui en premier lieu devrait distinguer une assemblée de Pentecôte, précisément le baptême de l’Esprit et les dons de l’Esprit, se trouve aussi dans des contextes qui n’exigent pas le baptême adulte.

Personne ne peut prétendre qu’une assemblée de Pentecôte soit une assemblée dans laquelle les membres sont nés de nouveau et baptisés par immersion, et qu’en son sein les dons de l’Esprit s’expriment de façon particulière. Il existe des assemblées qui ont tout cela, mais qui malgré tout ne sont pas considérées comme des assemblées de Pentecôte. On ne peut pas dire non plus qu’une assemblée de Pentecôte fait partie du mouvement de Pentecôte. Celui-ci n’existe pas dans le concret: c’est une fiction, un produit de l’imagination.

Pourquoi donc une assemblée, dans laquelle le don des langues, de la prophétie et autres, serait-elle une assemblée de Pentecôte, tandis qu’une autre assemblée remplissant les mêmes conditions, n’est pas appelée une assemblée de Pentecôte?

Cela amène d’autres questions. Comment se trouve constituée une assemblée de Pentecôte? Quelle est l’instance qui a le pouvoir d’ordination? Si je peux rassembler 29 personnes et former une assemblée avec eux, vers qui donc vais-je m’adresser pour la faire agréer comme une assemblée de Pentecôte?

La réponse à la question: qu’est-ce qu’une assemblée de Pentecôte? Peut simplement s’exprimer ainsi: une assemblée de Pentecôte est une assemblée dont le pasteur est un prédicateur pentecôtiste.

Il semble qu’on tourne en rond, mais je reviendrai à la question.

Le mouvement de Pentecôte

Le terme pentecôtisme ou « mouvement de Pentecôte » est beaucoup plus récent que le terme « réveil de Pentecôte ». Le mouvement de Pentecôte peut être vu comme la sécularisation du réveil de Pentecôte.

La question: réveil de Pentecôte – contra – mouvement de Pentecôte, fut traitée en 1973 dans une thèse académique soutenue par Bertil Carlsson, face à Göran Lindahl, maître de conférences à l’Université de Stockholm.

Carlsson veut réserver le terme « réveil de Pentecôte » au contenu religieux. Le mouvement de Pentecôte est la forme extérieure d’organisation. Ceci amena Lewi Pethrus à protester par un article dans le journal Dagen du 28 dec. 1973. Pethrus ne voit aucune différence entre les deux termes.

« Pourquoi », écrivit Pethrus, « doit-on donner deux noms différents à deux mouvements (le réveil de Pentecôte au début du siècle et le réveil charismatique des années 70) uniquement parce qu’il y a quelques décennies entre les deux? »

Pethrus emploie aussi dans son article l’expression « le début du mouvement de Pentecôte établi « . Cette expression est incompréhensible. « Établir » a une signification concrète et veut dire construire. Le mouvement de Pentecôte établi signifie tout simplement une organisation qui porte le nom de mouvement de Pentecôte. Mais une telle chose ne doit pas exister. (En vertu du dogme de l’assemblée libre).

Carlsson voulait réserver le terme « mouvement de Pentecôte » seulement pour la forme d’organisation, ce qui était inconcevable. Une forme d’organisation n’existe pas et ne doit pas exister! Comment doit-on appeler quelque chose qui n’existe pas?

Lorsque Carlsson parle de l’organisation du mouvement de Pentecôte, il montre combien les prédicateurs du mouvement de Pentecôte sont endoctrinés. Même un homme libre et indépendant comme Carlsson ne remarque pas qu’il parle de la barbe du pape, quand il parle de l’organisation du mouvement de Pentecôte.

On ne peut pas parler d’organisation, quand tout ce qui justifie une organisation fait défaut. Cette chose appelée mouvement de Pentecôte n’a pas de direction choisie selon l’ordre démocratique. Elle n’a pas de forum pour ses débats internes. Elle n’a pas de représentants et de délégués. Elle ne rédige aucun protocole. Elle ne justifie pas de ses comptes. Elle n’est pas assujettie à la fiscalité.

Qu’est-ce donc que le mouvement de Pentecôte? Une fiction, du vent. Mais il existe à Stockholm une junte qui s’appelle mouvement de Pentecôte. Celle-ci a réussi à dresser un rideau de fumée, derrière lequel on mène une politique, sans s’occuper si elle en a l’autorisation.

Bien que la junte de Stockholm n’ait aucune légitimité, elle s’est appropriée un pouvoir exécutif important: elle dispose de l’argent.

Qu’est-ce qu’un prédicateur pentecôtiste?

À la question « Qu’est-ce qu’une assemblée de pentecôte? » on a répondu: une assemblée de Pentecôte est une assemblée dont le pasteur est un prédicateur pentecôtiste. Ainsi est précisé que c’est le pasteur qui donne à l’assemblée son caractère. S’ensuit une autre question: Qu’est-ce qu’un prédicateur pentecôtiste?

Avant que Filadelfia à Stockholm en 1973, n’instituât le séminaire du réveil de Pentecôte, les voies de formation d’un prédicateur pentecôtiste étaient en général ce qui suit:

La personne qui voulait être prédicateur pentecôtiste, s’inscrivait à un cours biblique dans une des grandes villes, de préférence à Stockholm. Un cours biblique durait six semaines, pendant lesquelles un certain nombre de prédicateurs donnaient des cours. Les thèmes de ces cours étaient disparates, il était difficile de trouver un fil conducteur.

Après avoir écouté pendant six semaines des exposés d’homoléthique, l’évangéliste est maintenant prêt à parcourir le pays et à rendre vivants des textes hébreux et grecs vieux de 2 à 3000 ans. Notre évangéliste est sur le terrain, il a maintenant le titre d’évangéliste. Elle aussi peut être évangéliste et même missionnaire, mais pas prédicateur. Pour cela il faut un examen.

Désormais, notre évangéliste peut être « aide-prêtre » d’un pasteur plus connu. Il peut alors se faire mieux connaître, ce qui est indispensable en vue d’un éventuel avancement. Il est également important d’être vu pendant la semaine de prédication ou autre réunion de même type. Et alors, il devra se soucier de demander la parole et qu’on l’écoute. Aucune importance si lui-même ne comprend pas ce dont il s’agit. Le tout est d’être vu et de « témoigner ».

Car, il est important d’entrer dans le cercle des prédicateurs et d’y être reconnu. Maintenant, après ces étapes de promotion, il est « appelé » et ne se fait plus désormais nommer évangéliste, mais prédicateur. Par la suite, il peut être appelé comme pasteur dans une assemblée. Enfin il reste une dernière étape décisive: Il doit se faire une réputation comme un ardent propagateur de l’OEUVRE. Alors notre élève sorti d’un cours biblique de six semaines a atteint le sommet du mouvement de Pentecôte, il est « persona grata » à Stockholm.

Lorsqu’ainsi notre pasteur a été reconnu à Stockholm, il s’agit pour lui d’entretenir sa position à l’intérieur de la confrérie des prédicateurs. Car, en plus de se montrer en ardent propagateur de l’OEUVRE, Stockholm exige que son pasteur sache faire preuve d’autorité dans son assemblée.

Quand un prédicateur pentecôtiste a atteint la position de pasteur d’une assemblée, il est arrivé au sommet de sa carrière et il est en principe souverain. Sa position peut être illustrée par un épisode de la semaine de prédication, à Stockholm le 8 décembre 1964. Le débat concernait les salaires des prédicateurs. De la tribune, le pasteur Olofsson déclara:

Lors des études bibliques avec les frères aînés, j’ai coutume de leur dire au sujet du salaire des prédicateurs: Vous frères aînés, vous avez la responsabilité de l’assemblée, vous êtes même au dessus du pasteur.

À ces derniers mots, explosa une rire énorme qui secoua toute la salle. Oser placer un prédicateur au dessous de quelqu’un d’autre avait été perçu comme une lése-majesté.

À la question posée dans la rubrique: qu’est-ce qu’un prédicateur pentecôtiste? nous pouvons répondre: C’est un prédicateur qui est reconnu comme prédicateur pentecôtiste, lorsqu’il se soumet à l’ordre de Stockholm et qu’il travaille à l’application de sa politique religieuse.

Nous pouvons donc également répondre à la question posée plus haut: qu’est-ce qu’une assemblée de Pentecôte? Réponse: une assemblée de Pentecôte est une assemblée dont le pasteur est un prédicateur approuvé par Stockholm.

Le dogme de l’assemblée libre

Le dogme de « l’assemblée libre » est le joyau le plus sacré du mouvement de Pentecôte. Il signifie brièvement que chaque assemblée locale est indépendante, souveraine et libre de toute convention. Elle rejette toute coopération sous forme légale. Cela veut dire qu’on ne reconnaît aucune autorité susceptible de contrarier la liberté d’action de l’assemblée locale. Le dogme de l’assemblée libre est à l’opposé des assemblées réunies sous le chapeau d’une organisation.

Quitter une organisation, on appelait ça sortir vers la liberté. Liberté était le mot qui résonnait dans le pays, libre des règles d’hommes, des dogmes et des conseils d’églises. Le chant de la liberté était la mélodie de l’époque. – As-tu retrouvé la liberté, frère? – était un mode de salutation courant entre nous.

L’opinion de Lewi Pethrus concernant l’assemblée libre au début des années 1910, était toute autre que celle qu’il plaidait 20 ans plus tard. Au milieu des années 30, il changea d’épaule. C’est ce qu’il relate dans ses mémoires publiés en 1955, page 174:

« Il devint pour moi clair que nous entrions dans une nouvelle phase de l’histoire du réveil. Pour éviter que notre action ne se réduise à un triste phénomène religieux, ne vivant que sur les victoires du passé, nous devions avancer nos positions et continuer de combattre pour les vérités et les valeurs chrétiennes que nous avions fait vivre en nous. L’expérience de la Pentecôte et la vérité de l’assemblée libre, que nous avions vécues dans les dernières décennies, ne pouvaient pas être une fin en soi. »

La prise de position de Lewi Pethrus est tout simplement sensationnelle. En clair, il écrit que le saint dogme de « l’assemblée libre » ne doit pas être une entrave à sa personne. Il prépare là l’opinion du mouvement de Pentecôte, à ce qui était en route concernant le projet « les entreprises communes du mouvement de Pentecôte ».

Pethrus était prêt à vendre le joyau le plus cher du mouvement de Pentecôte, le dogme de l’assemblée libre, sur l’autel de Dagen (quotidien du mouvement), d’IBRA (station radio missionnaire) et de la banque.

  • * *

En 1941, 200 frères aînés se réunirent à un congrès à Jönköping pour constituer une autorité supérieure dans le réveil de Pentecôte. Celle-ci commença aussi son propre périodique: Verksamhetsfrågor (Questions d’activités).

Selon le numéro 1 de 1945, leur rôle est de « débattre de questions générales ». Il existe donc une conseil national au-dessus des assemblées. Il s’agit donc d’une organisation religieuse, mais la différence est qu’une organisation religieuse travaille dans le cadre responsable de la légalité, ce qui n’est pas le cas de ce conseil de frères aînés.

Pour ce qui est de l’évolution de l’assemblée Filadelfia, elle fut rapide après l’abolition des statuts de 1916. En 1962, l’évolution était achevée. On avait alors fabriqué une constitution qui éliminait de la direction les diacres élus, pour les remplacer par des aînés choisis par le pasteur.

À partir de 1962, l’assemblée Filadelfia avait achevé sa maturité, elle était passée d’une démocratie statuaire, à une pure dictature.

Et il y a des gens qui s’en accommodent! Où sont les jeunes?

Les aînés forment un cercle fermé et secret. Ils ont leur jargon que personne d’autre ne peut comprendre. Ils se réunissent en privé en dehors de l’assemblée. Lors de ces festivités on s’amuse bien. S’il y a un anniversaire, on se réunit autour d’une table bien garnie de bons plats et de pâtisseries. Des fleurs et des cadeaux. Beaucoup de chants et de musique. J’ai pu approcher ce cercle d’aînés en tant que figurant dans la chorale, c’est ainsi que j’ai pu assister aux festivités. Les aînés avaient leur propre caisse destinée à ces fêtes privées.

Pour son 70e anniversaire, un membre ordinaire se voyait apporter une fleur par un coursier. Celui-ci était appointé par l’assemblée, qui se souciait ainsi du « soin de ses membres ».

Une bureaucratie froide, impersonnelle. Jamais d’expression de sentiments de solidarité. Jamais de visite ou de salutation de la part du pasteur. Jamais de poignée de main avec un « ça va? » Aujourd’hui, peu nombreux sont ceux qui ont serré la main du pasteur. La plupart des membres de l’assemblée n’approchent jamais leur pasteur de plus prés, que lorsqu’ils le voient sur « l’étagère des bonshommes ».

Les entreprises communes du mouvement de Pentecôte existent-elles?

Quand on parle des entreprises du mouvement de Pentecôte, on est en droit de se demander: Où et quand des délégués mandatés par plus de 500 assemblées du pays, se sont-ils réunis au sujet de quelque chose appelé « entreprises communes au mouvement de Pentecôte »? Où se trouvent les compte rendus de ces réunions, pouvant attester des décisions?

La véritable nature de ces entreprises dites communes, est en fait celle d’entreprises dirigées par des prédicateurs. Il n’y a qu’à voir qui les dirigent:

60 % des administrateurs sont des prédicateurs. (pasteurs ou missionnaires).

44 % des suppléants sont des prédicateurs.

50,5 % des directeurs sont des prédicateurs.

1 (un) % sont des « cols bleus ».

Il est évident que derrière ces chiffres se cache une volonté exprimée. C’est le résultat d’une politique voulue par une junte sans scrupules. Chacun devrait réagir du fait que l’Oeuvre toute entière se trouve entre les mains de prédicateurs. Cela a une importance particulière quand on sait que:

tous les prédicateurs sont aussi frères aînés. Ceux-ci ne sont pas choisis par les membres de l’assemblée. Ils sont nommés par le pasteur, qui est le mandataire de Dieu. À partir du moment où tous les pasteurs des assemblées sont en même temps frères aînés, on se nomme les uns les autres. Ainsi, on choisit entre soi quand on cherche un directeur.

Les administrateurs forment un cercle restreint. 91 personnes ont la charge de 353 missions particulières, en plus des fonctions occupées dans d’autres circonstances.

Il est aussi intéressant de comparer avec l’assemblée Filadelfia de Stockholm. Les derniers chiffres sont de 1973. La direction de l’assemblée était composée de la façon suivante: Sur les 35 délégués ordinaires, 15 étaient des prédicateurs, 2 étaient des employés. Le reste était composé de directeurs ou assimilés.

Personne ne pourrait prétendre que ces chiffres reflètent la composition de l’assemblée. Et où sont les femmes qui forment 70 % de l’assemblée?

L’assemblée Filadelfia est fortement représentée dans les « entreprises communes ». Filadelfia compte à peine plus de 6000 membres, parmi les 90 000 membres des assemblées de Pentecôte. Cela fait environ 7 %. Malgré cela, Filadelfia est majoritaire dans les conseils d’administration de toutes les entreprises « communes ». « Aucune autre assemblée du pays n’a une influence quelconque sur la composition d’un seul conseil d’administration. » (Bertil Carlsson).

Personne ne peut considérer cet état des choses pour de la démocratie. Et il est étrange que Dieu ait installé spécialement à Stockholm tous les hommes bons et pieux.

Appelons les choses franchement par leur nom: la dictature reste la dictature, quelle que soit ses apparences.

La dominance de Filadelfia-Stockholm doit avoir une influence négative sur le reste du pays. Les autres assemblée du pays doivent se sentir inférieures et dominées par Stockholm. Elles ne peuvent jamais décider de rien et jamais on ne leur demande ce qu’elles peuvent penser. Elles sont considérées comme des troupes de soutien et doivent s’en contenter. Car tel est le plan de Dieu.

Aucune activité, aucun projet n’a vu le

jour à la suite de décisions représentatives. Il n’y a jamais eu de groupe représentatif du mouvement de Pentecôte en Suède. Tout est venu par décret. L’autocratie de Lewi Pethrus était en partie justifiée, mais il est allé trop loin. Cependant, les petits prophètes qui sont à sa place et qui essaient de tirer son manteau, sont trop petits pour endosser ce manteau. Leurs actions les couvrent plutôt de ridicule.

La junte de Stockholm contrôle tout l’appareil du pouvoir. Elle possède le journal et l’utilise à son bon plaisir, bien que le journal soit subventionné par l’état suédois. Son rédacteur en chef au coeur pur choisit avec soin ce qui doit paraître dans le journal.

Qu’est-ce que le mouvement de Pentecôte?

Quand de nos jours on parle avec emphase du mouvement de Pentecôte et qu’on entend toutes les choses admirables qu’il a pu produire, on est d’abord impressionné. Mais ensuite, on commence à se demander où nous en sommes. Avons-nous affaire à quelque chose qui ressemble à une organisation religieuse? Y a-t-il des instances au dessus des assemblées? Nous avons toujours prétendu, qu’en dehors des assemblées il n’y avait rien. Nous avons soutenu que l’Assemblée était l’outil de Dieu sur la terre. Le principe de l’assemblée indépendante a été si sacré que nous nous sommes battus pour ce principe. Il en était ainsi en 1913. Il en était ainsi en 1929.

Qu’est-ce donc que le mouvement de Pentecôte, qui en plus des assemblées, peut décider de choses qui influencent chaque assemblée locale? Il semble qu’une clique de prédicateurs s’est auto-établie comme mouvement de Pentecôte et qu’elle exige l’obéissance de tous les autres.

Le mouvement de Pentecôte suédois ignore tous les critères qui pourraient le faire exister dans le concret. Il existe seulement comme marque commerciale sur une série d’entreprises, dirigées par une poignée de prédicateurs. Mais les gens croient que le mouvement de Pentecôte est quelque chose qui existe en soi, qui peut se concrétiser par des statuts, des formes de travail, une direction, des congrès. Une organisation à but non lucratif. Le fait qu’il n’en soit pas ainsi est incompréhensible pour la plupart des gens.

Il paraît qu’il y a plus de 500 assemblées de Pentecôte dans notre pays. Il n’existe pas de critère objectif permettant de d’identifier une assemblée de Pentecôte. Il n’y a pas de forum légal pour ces dites assemblées de Pentecôte. Quand on dit que les assemblées de Pentecôte ont décidé ceci ou cela, c’est une chimère. En réalité, c’est un petit groupe composé de prédicateurs qui concrétise le mouvement de Pentecôte. Naturellement, les gens ont du mal de comprendre cela. L’opinion publique a une image complètement faussée de la réalité.

Les assemblées de Pentecôte sont considérées comme des troupes de soutien par la junte de Stockholm. À l’exception de l’assemblée Filadelfia de Stockholm, aucune assemblée locale n’a une influence quelconque sur le choix d’une seule direction des entreprises « communes ».

Une petite clique à Stockholm Filadelfia détient tout le pouvoir, bien que Filadelfia ne compte que 7 % du total des membres du mouvement de Pentecôte. Et la clique choisit un à un les prédicateurs qui lui conviennent pour participer à des « réunions de travail ». C’est ainsi que fonctionne le « mouvement de Pentecôte ».

Alors, apparaît une situation grave, c’est quand il est question d’argent public. L’argent des subventions de l’état est donné à un ensemble collectif appelé mouvement de Pentecôte. Mais un tel ensemble collectif n’existe pas. D’où la question grave: qui reçoit l’argent?

Qui est habilité à recevoir l’argent public de l’état? Il n’y a pas de congrégation qui porte le nom de mouvement de Pentecôte ou réveil de Pentecôte. Ces termes sont des constructions sans contenu.

Qui décide si une assemblée est oui ou non une assemblée de Pentecôte? Y a-t-il dans ce cas des moyens de pression? L’assemblée X n’est tout de même pas obligée de se plier à une décision prise à Stockholm, Jönköping ou Eskilstuna? Le ministre des finances donne-t-il comme ça son argent, quand les prédicateurs du mouvement de Pentecôte se présentent pour demander le lot de subventions destiné au mouvement de Pentecôte? Ils doivent bien posséder une pièce d’identité venant d’un forum légal, justifiant leur qualité de représentants d’une organisation légale appelée mouvement de Pentecôte!

Pour finir: Il doit bien aussi exister quelque part une comptabilité des subventions, qui puisse attester de leur utilisation. Où se trouvent ces comptes à ce jour? On mène un jeu dangereux à Stockholm. La situation est grave. Nous savons que la junte de Stockholm dispose de sommes se montant à des millions, qui sont attribuées pour le compte d’une organisation qui n’existe pas.

Source: Veillez.com

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